La cellule qui traite des violences sexuelles et sexistes
Lors de la journée dédiée à la protection sociale et à la formation professionnelle organisée par la Sacem, il a été question des violences sexuelles et sexistes qui existent aussi dans notre filière et nous trouvons important d’en parler ici dans notre blog. Contrairement à des salarié(e)s qui peuvent aller se plaindre à leur DRH suite à une agression sexuelle ou sexiste, les hommes et les femmes qui travaillent dans le monde de la Culture sont souvent indépendants et donc isolés.
De quoi parle-t-on exactement ? « Les violences sexuelles se définissent comme étant tout acte sexuel, toute tentative d’acte sexuel, tout commentaire ou avance de nature sexuelle dirigés à l’encontre d’une personne et sans son consentement. Elles portent atteinte aux droits fondamentaux de la personne et sont interdites par la loi et sanctionnées pénalement. Et se définit comme sexiste tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant. » (source : https://www.violences-sexuelles-culture.org/fr/)
Quand on discute de ce sujet entre collègues, on a toujours tendance à croire que notre secteur est épargné. Mais pourquoi le serait-il ? En réalité, il ne l’est pas du tout. En confidences, il nous a été confié par des auteures de doublage des actes déplacés de la part de DA par exemple qui commencent par prendre la personne par l’épaule dans un geste de complicité pour avoir la main qui finit dans le (très) bas du dos. D’autres utilisent beaucoup de petits noms qui peuvent sembler lourds au bout d’un moment. Certain(e)s ont assisté à des scènes où des chargées de prod ont reçu des mains aux fesses. Le problème, comme dans tous les autres corps de métier, arrive quand vous décidez de faire remonter l’information en allant voir un ou une responsable (chez nous, c’est souvent quelqu’un de la société de doublage) et que vous vous entendez dire « mais ce n’est pas méchant ! » ou « il est comme ça mais ça ne va jamais plus loin ». D’autant plus que la personne qui dénonce court alors le risque de ne plus travailler avec cette société ou la personne incriminée qui a, au final, énormément de pouvoir sur vous. On a reçu aussi d’autres témoignages dans le cadre d’une formation où le formateur était particulièrement rabaissant et odieux envers les femmes stagiaires. Certaines ont dû quitter le stage avant sa fin. Il est temps que ce genre de comportement cesse définitivement. Quand une société de doublage aura reçu plusieurs signalements concernant la même personne, on peut espérer qu’elle prenne des mesures.
« Traiter le viol, le harcèlement sexuel, les violences sexistes et sexuelles, et toute forme d’emprise, c’est l’une des mesures-phares du plan annoncé par le ministère de la Culture aux Assises de la parité, l’égalité et la diversité dans le cinéma, qui se sont tenues en novembre 2019 au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). La Fesac (Fédération des entreprises du spectacle vivant, de la musique, de l’audiovisuel et du cinéma), cinq organisations syndicales, le CNC, le CNM, le CND et Audiens ont mis en place en 2020, avec le soutien du Ministère de la Culture, une cellule d’écoute à destination des victimes ou des témoins de viol, de harcèlement sexuel, de violences sexistes et sexuelles dans le secteur du spectacle vivant, de l’audiovisuel ou du cinéma. Cette cellule d’écoute, destinée au milieu professionnel, est accessible à tous les artistes et les techniciens intermittents et permanents ainsi qu’au personnel administratif et d’accueil. En 2022 la plateforme s’ouvre aux artistes auteurs et aux arts visuels. » (source : https://www.violences-sexuelles-culture.org/fr/)
La Sacem s’est engagée depuis février 2023 contre ces violences et en partenariat avec Audiens.
Voici un extrait de son communiqué de presse paru le 15/02/2023 :
« La Sacem a donc décidé d’agir concrètement. En s’associant à Audiens, elle permet à ses sociétaires d’accéder gratuitement et anonymement à une cellule d’écoute et de soutien : victimes ou témoins de viol, de harcèlement ou de violences sexistes et sexuelles, ils et elles pourront bénéficier d’un accompagnement psychologique et/ou juridique adapté. »
Pour contacter la cellule :
- Téléphoner au 01 87 20 30 90, du lundi au vendredi, de 9h à 13h et de 14h à 18h. Tous les appels reçus sont anonymes et confidentiels sur l’ensemble du territoire français.
- Envoyer un mail à tout moment à l’adresse suivante : violences-sexuelles-culture@audiens.org – réponse sous un jour ouvré maximum.